Compte-rendu de la Commission de Suivi du Site ALVEOL jeudi 24 mai 2018 à Peyrat-de-Bellac

Compte-rendu de la Commission de Suivi du Site ALVEOL

            jeudi 24 mai 2018 à Peyrat-de-Bellac

 

Sous la présidence de Madame la Sous-Préfète de Bellac.

Alain Auzeméry, président du SYDED, introduit la présentation du bilan d’activité 2017 en précisant que cette année a été particulière en raison de l’arrivée des pneus et déchets caoutchouteux de la friche Wattelez.

Amanda Faucher, responsable du site ALVEOL, présente le bilan d’exploitation 2017.

Les quantités de déchets réceptionnés de 26 505 tonnes en 2016, sont de 47 256 tonnes en 2017 avec les déchets Wattelez.(25 000t)

La masse des encombrants de déchetteries a baissé de 4 %( 4 déchetteries stockent pour une « filière meubles »,6 déchetteries pour une « filière plâtre » )

cette baisse est de 6 % pour le SYDED

 

- déchets caoutchouteux

Il n’y a pas eu de difficultés pour la prise en charge des déchets Wattelez, ce transfert a représenté 1 177 véhicules à raison de 18 par jour (400 tonnes/j).

Les lixiviats issus de cette alvéole ont été isolés dans pour les analyser et prévoir leur traitement. Jusqu’au 30 août, ils ont pu être rejetés sans traitement dans le milieu naturel car conformes aux seuils de rejet. Ensuite, les seuils étant dépassés (métaux, concentration en fer ), ils ont dû être traités.dans la station du site ALVEOL

Le taux de remplissage de l’alvéole est de 46 %, les dépôts se sont arrêtés en novembre 2017 (au lieu de mars 2018), pour un tonnage de 25 074 tonnes (au lieu des 60 000 annoncées).

Ils vont être « retroussés » sur une demi-alvéole.les lixiviats seront gérés indépendamment. Il n'y a pas de production de biogaz sur cette alvéole mais la raccordement au réseau a été fait.

Les travaux d'aménagement de cette alvéole vont commencer fin mai 2018 pour au minimum 2 mois.

 

- qualité de l'air

Une personne de la société ATMO Nouvelle-Aquitaine (fusion des 3 anciens réseaux dont LIMAIR) présente ensuite les résultats d’études sur la surveillance de l’air, effectuées en mars 2017 ( remorque-laboratoire avec analyseurs, préleveurs de métaux lourds et tubes passifs). Les graphiques réalisés pour H2S et les particules fines depuis 2011 montrent que les mesures sont très en-dessous des seuils réglementaires (sauf en 2011 et 2012, période avec de traitement des ordures ménagères) .

plusieurs interventions :

P. Péquignot : les odeurs en ce moment et depuis fin 2017, c’est tous les jours. L’agricultrice, V. Roux, qui a racheté sa ferme de la Caure-du-Bost (la plus proche du site), confirme que c’est insupportable ! Les odeurs pénètrent même dans la maison, ils sont très inquiets ! Les riverains ne sont pas écoutés et contactés par les responsables du site comme lorsque Gabriel Goutier gérait cette communication avec les riverains.

Y. Tricart (Nature Environnement), précise que le seuil perceptible par une personne est de 0,7µg/m³  alors que la valeur-guide de l’OMS pour une « nuisance » est fixée à 7µg/m³ !

On peut donc s’interroger sur la pertinence de ce plan de surveillance de l’air ( 4 semaines par an ) !

C. Blanco-Garcia propose de faire des mesures au moment où les riverains se plaignent des odeurs.

Le ressenti des riverains, ce désagrément régulier n'a t-il pas des conséquences sur la santé même si les « seuils » ne sont pas dépassés de manière continue.

Sur l’origine de ces odeurs, les responsables du SYDED l’attribuent à une pluviométrie très importante donnant une plus grande quantité de lixiviats.

Si les odeurs sont persistantes, A. Faucher évoque une éventuelle possibilité pour réduire le problème : ajouter de l’hydroxyde de fer pour précipiter les molécules soufrées qui seraient ensuite récupérées dans les boues.

Paul Genet (« Sauvons la Gartempe »),et Christine Blanco-Garcia demandent pourquoi attendre  puisque les plaintes sont persistantes et qu'éventuellement il y a un remède. Il est répondu que ce traitement à un coût important et que le résultat ne serait pas garanti !

Amanda Faucher évoque une  réduction du H2S (plus de plâtre) et un traitement du biogaz par un prototype de cuve qui réduit de 80 % l’hydrogène sulfuré (gaz nauséabond), une nouvelle cuve va être installée pour traitement avant la torchére.

Y. Tricard rappelle que lors d'une journée porte ouverte un camion de 20t de feuilles mortes a été accepté sur le site, en contradiction avec le règlement (un rappel a été fait à la ville de limoges qui ne le fera plus!)

 

 

-qualité des eaux

Les responsables du site ALVEOL présentent ensuite le rapport sur la qualité des eaux souterraines.

Elle est contrôlée 2 fois par an (6/2/2017 et 2/8/2017) en amont et en aval du site par un réseau de 6 piézomètres disposés autour du site. En 2017, des analyses supplémentaires ( radioactivité, biologiques et bactériologiques ) ont été effectuées. Les résultats ne font pas apparaître d’anomalies.

 

La qualité des eaux du ruisseau du Vignaud est également contrôlée en amont et en aval 2 fois par an par le laboratoire SGS. Mais la période d’étiage ayant duré jusqu’en décembre 2017, l’étude n’a été faite qu’en avril 2018 (résultats à la prochaine CSS).

P. Genet rappelle que des rejets dans le ruisseau ont été effectués en période d’étiage alors que le débit était trop faible, ce qui est interdit, il y avait d’autres solutions !

A. Faucher reconnaît qu’ils ont en effet vider des rejets alors que le ruisseau avait un débit trop faible. Nous apprenons qu'elle avait eu malgré tout l'aval des services de l’État.

Ces rejets issus du traitement des lixiviats sont en principe « propres » et sans toxicité mais très réglementés, leur volume ne doit pas dépassé 2 % du débit du ruisseau.

 

Un représentant de la société OVIVE explique le protocole du traitement des lixiviats. Il surveille 3 ou 4 fois par mois la conformité de la qualité des lixiviats traités( avec les seuils fixés dans l’arrêté préfectoral) avant rejet.

Il y a aussi un contrôle interne quotidien et une surveillance mensuelle par le laboratoire SGS.

En cas de dépassement des seuils, le rejet est réinjecté en amont de l’unité de traitement pour un nouveau cycle de traitement.

En 2017, la station a rejeté 5442 m³ d’eaux traitées ( 22,5 m³ de rejet par jour).

Les analyses ne font pas apparaître d’anomalies (sur les graphiques pour l’évolution du DCO, Demande Chimique en Oxygène, pour l’azote global et le PH ).

 

- événements divers

A. Faucher relate ensuite les événements sur le site en 2017 :

- La certification ISO 14001 a été renouvelée le 31 mai 2017 (valable jusqu’en septembre 2018).

- La détection de radioactivité à 2 reprises en 2017 sur des déchets inertes et encombrants livrés par une déchetterie d’Ambazac et des encombrants de SUEZ-SYDED, a déclenché la mise en place de la procédure nécessaire.

- La torchère qui effectue la combustion du biogaz a eu 2 arrêts de plus de 6 heures (orages, coupures électriques) et 1 arrêt de moins de 6 heures ( incident sur le réseau EDF )

- divers travaux, quais de déchargements, aménagement alvéole, réseau...

 

Sont évoqués ensuite par Stéphane Ferrand responsable, les dispositifs d’information des riverains (rencontres et contacts téléphoniques). Des réunions semestrielles ont été réalisées le 20 sept. 2017 et le 22 fév. 2018.

Cependant, les riverains qui ont à souffrir des nuisances olfactives importantes depuis quelques mois ne s’estiment pas suffisamment écoutés et ont de grosses inquiétudes.

Le nouveau responsable de la communication va revoir son répertoire téléphonique de « riverains » et éventuellement en étendre le périmètre.

 

-perspectives

 

Sont abordées ensuite les perspectives :

- Collaboration avec le Conservatoire des Espaces Naturels ( suivi de la population du crapaud sonneur à ventre jaune, espèce protégée ), inventaire des orthoptères (grillons, sauterelles) par un expert naturaliste

- Sensibilisation du public avec des portes ouvertes ( y compris aux scolaires ) vendredi 1er juin

- Valorisation du biogaz

  ALVEOL en produit actuellement 220 m³ par heure (pauvre en méthane et riche en molécules soufrées). L’utilisation ne peut pas être une production d’électricité mais plutôt de chaleur. Celle-ci peut être utilisée pour le traitement des lixiviats ( 5100 m³ par an en moyenne ).

En 2017, la production maximum de lixiviats a été de 6500 m³.

2 procédés de traitement sont possibles :

- concentrer les lixiviats bruts par évapo-concentration sous vide

- évaporer les rejets après un traitement biologique et membranaire

Ce qui diminuerait les rejets dans le milieu naturel de plus de moitié.

Quel que soit le procédé tout les lixiviats ne pourront être traités (80 % maxi) il conviendrait donc de les diminuer (diminuer la surface recevant les pluies car on ne peut influencer la météo)

 

Incendie du vendredi 20 avril 2018 :

 

l’exploitant ( VEOLIA ) et un riverain ont donné l’alerte et les pompiers de 4 casernes ( Bellac, Val d’Issoire, Le Dorat et Limoges ) sont intervenus très rapidement. La zone a été surveillée par les services du SDIS. La membrane d’étanchéité a été réparée le 27 avril par la société BHD Environnement et Meyzie TP puis les soudures contrôlées par la société YGD.

 

-inspection du 7 novembre 2017  par la DREAL:

- Sur la compatibilité du rejet des lixiviats traités dans le milieu naturel, une nouvelle réglementation s’appliquera à partir du 1 janvier 2020  ( le rejet doit respecter les dispositions en matière de compatibilité avec le milieu récepteur )

- L’absence d’eau dans le ruisseau du Vignaud a été constatée

La DREAL demande de prévoir une autre solution pour les rejets de lixiviats.

- Sur la composition des lixiviats traités, à compter du 1 janvier 2020, des valeurs plus contraignantes devront être respectées.

La surveillance de ces substances doit s’effectuer depuis janvier 2018 et une campagne d’analyses est demandée par la DREAL.

- La DREAL vérifie l’enregistrement des contrôles mensuels de la hauteur de lixiviats dans le casier par l’exploitant

- Sur la valorisation du biogaz, la DREAL a constaté le fonctionnement des installations de désulfurisation

- Sur le projet des nouvelles installations de traitement des lixiviats qui constitue une modification notable des installations, l’exploitant devra fournir au Préfet un dossier de modification avant le 1 octobre 2018

- Sur la subdivision de l’alvéole comportant les déchets caoutchouteux, un dossier a été fourni par l’exploitant le 13 mars 2018, il n’appelle pas d’observation particulière de la part de la DREAL.

- Sur le rapport de synthèse d’exploitation 2017 fourni en avril 2018 par le SYDED,  pas d’observation particulière

- Sur la procédure pour la proposition d’un arrêté préfectoral complémentaire concernant la mise en place d’un nouveau traitement des lixiviats, le document a été présenté à la CODERST le 24 avril 2018 qui a émis un avis favorable.

L’Inspecteur de la DREAL rappelle la réglementation ICPE qui fixe les valeurs limites des rejets.

L’arrêté préfectoral du 26 juillet 2016 prévoit :

la mesure en continu du débit du ruisseau du Vignaud, débit maxi du rejet inférieur à 31 m³ par jour, débit rejeté inférieur à 2 % du débit instantané du ruisseau, rejet interdit si le débit du ruisseau est inférieur à 1,6 l /s.

 

intervention de l’ONF

N. Cornet a ensuite présenté leur gestion de la « Forêt du SYDED » ( ex Bois du Roy) représentant 127Ha5.

L’ONF gère les coupes et les ventes de bois sur le site dans le respect d’une bonne gestion de la forêt depus 2007.

Les essences sont majoritairement des pins arecio, des chênes sessiles et des chênes rouges

P. Péquignot et P. Genet évoquent les chênes ( une vingtaine ) qui ont été abattus alors qu’ils avaient été marqués pour ne pas l’être lors du défrichage pour le casier 2.

Les responsables du SYDED assurent qu’ils ont épargné la majeure partie de la chênaie.

 

La séance se termine par une réponse d’A. Auzeméry à C. Blanco-Garcia sur les finances :

Wattelez a honoré les premières factures. La dernière envoyée en mars 2018 devrait être payée sous 90 jours.

Le bilan de l’opération Wattelez est positive pour le SYDED.

 

A. Auzeméry n’a pas apprécié les interventions de certains au cours de cette CSS qui mettent en doute le travail des responsables du site ALVEOL auxquels il accorde toute sa confiance.

Il tance vertement en particulier P. Genet.

 

A 13 h.15, Madame la Sous-Préfète clôture la séance.

 

 

 

http://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/departement-87-a10144.html